Départ
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C’est quoi, exactement un Trésor ?
C’est l’endroit où une église rassemble ses biens les plus précieux : reliques, manuscrits, orfèvrerie : ciboires, calices, patènes, croix, ostensoirs, etc… afin de les mettre en sécurité. On parle de trésor liturgique ou trésor d’église.
A quoi ça sert ?
Un trésor constitue un véritable musée. A Prades son accès est gratuit. En France, depuis la loi 1905 de séparation de l’église et de l’État, les objets appartiennent désormais à l’État mais peuvent être utilisés par le clergé, pour les besoins du culte.
On y trouve quoi ?
A la Révolution Française, l’Assemblée constituante nationalise les biens du clergé, supprime les ordres religieux et interdit les vœux monastiques. Une partie du mobilier de l’abbaye Saint-Michel-de-Cuixà échappe alors à la destruction en trouvant refuge à Prades.
Et c’est par où, le Trésor ?
Passez la porte d’entrée et venez découvrir à l’étage les objets précieux de la paroisse, tels que des ciboires, patène, calices, ostensoirs … mais aussi des vierges romanes et gothiques ainsi que plusieurs toiles de Maître ainsi que la maquette de l’église en 3D.
Ensuite, une fois franchi le seuil vers la chapelle St Benoît, levez les yeux et admirez l’élégant retable doré à l’or fin qui ornait initialement l’abbaye. Avancez-vous encore un peu…
Vous êtes dans la salle du reliquaire… elle abrite aujourd’hui les reliques qui, au Moyen-Âge, ont fait le prestige de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuixà.
Qu’est-ce qu’une relique ?
Relique : ce qui reste du corps d’un martyr ou d’un saint personnage, généralement une partie des os de son squelette ou un objet relatif à son histoire, conservés pour être vénérés.
Reliquaire : boîte ou coffret … souvent en orfèvrerie en or, argent, cuivre, vermeil ou bien en bois doré à la feuille ; destiné à contenir des reliques.
Laissez-vous guider pour un voyage dans le temps…
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« Salle du Foirail » : Anciens Abattoirs de Prades & Quartier du Foirail
LE SAVIEZ-VOUS ?
Vous vous trouvez dans le quartier du FOIRAIL, « el Firal » en catalan, mais pourquoi l’a-t-on baptisé ainsi ?
Cela remonte au XIX° Siècle : nous nous trouvons ici dans un quartier occupé historiquement par des familles d’agriculteurs, dans un territoire profondément rural.
La rue qui nous y conduit depuis la place, se nommait « La rue des étables ». Rebaptisée en 1880, « El carrer del Peyró », sa traduction française est pour le moins surprenante : « rue du Pérou » mais faisait initialement référence à un rocher ou un perron…
Le long de cette rue, les paysans logeaient au-dessus de leurs étables et n’avaient ni eau courante, ni électricité. Il fallait aller chercher l’eau près de l’ancienne église du quartier.
Vous ne la voyez pas ? c’est normal. Cette église datée de 1437 fut vendue à la Révolution française et transformée en habitation. Tournez la tête, levez les yeux et découvrez les indices, au carrefour sur la façade d’une maison : un oratoire avec les 2 statues de St Côme et St Damien, 2 frères jumeaux, saints protecteurs des médecins, des chirurgiens et de cette église de quartier. Sur l’autre façade, les traces des anciennes ouvertures de l’église.
Et tout autour de l’église, sous vos pieds, se trouvait le cimetière le plus important de la Ville au XIX° siècle. Mais scandale, en 1868, les pouvoirs publics décidèrent d’entreprendre de le déplacer sur les hauteurs de la Ville, Coste de Clara, pour y accueillir un champ de foire affecté aux bestiaux. Puis, l’arrivée du train à Prades en 1877, en fit un lieu idéalement situé pour les échanges commerciaux, au carrefour de la Ville et de la Gare.
Mais au-delà des progrès techniques, cette fin du XIX° siècle doit faire face à des épidémies terriblement meurtrières, la fièvre jaune en 1821, puis le choléra à partir des années 1830.
Au début XX°, la situation n’a guère changé. Nombreuses sont les rues mal entretenues. L’arrêté pris à Paris, par Eugène Poubelle en 1883 obligeant les propriétaires à se procurer des récipients spéciaux (nos indispensables « poubelles ») n’a aucune incidence sur les villes de Province. Dans ce chaos insalubre, la création d’un abattoir public et municipal est indispensable. Il sera construit en 1892 dans le prolongement du champ de foire à bestiaux (foirail).
Suivez maintenant les boulodromes et tout au bout des allées, levez les yeux. Vous êtes arrivés !!!
Les infrastructures que constituaient l’abattoir et le Foirail étaient des lieux de vie et de convivialité dans lesquels les diverses corporations se côtoyaient comme les bouchers, les tripiers, les charcutiers ou encore les maquignons du Conflent et de Cerdagne.
De nos jours, le Foirail renoue avec la tradition d’animation et d’échanges qui fut la sienne mais de manière différente pour que cette salle puisse accueillir des spectacles ou encore des expositions.
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Le trompe-l’œil du bâtiment Chefdebien
Qu’est-ce qu’un trompe-l’œil ?
Comme son nom l’indique, il modifie la perception du spectateur. L’œil est trompé et perçoit une illusion de 3D sur une surface plane.
Poudre de Chefdebien, poudre de Perlimpinpin ?
Cela ressemble à s’y méprendre à la réclame d’un charlatan itinérant, usant de tous les stratagèmes pour tenter de vendre au public ses remèdes… Et pourtant cette affiche vantait – le plus sérieusement du monde – les mérites de cette poudre produite ici dans les années 1880 et qui révolutionnait le traitement de la vigne.
Cette ancienne usine, aujourd’hui appelée « bâtiment Chefdebien » se voit offrir une seconde jeunesse. Un imposant trompe-l’œil, rappelant l’Histoire de Prades et du chemin de fer arrivé en 1877, accueille désormais les jeunes du Centre de Formation Professionnelle et la M.L.J, ainsi que des associations.
Ces peintures murales ont été réalisées entre 2017 et 2020, par l’entreprise « A. Fresco », à la demande de la municipalité, dans le but de mettre à l’honneur le patrimoine agricole, industriel et culturel de la Ville.
Attention, peinture fraîche ! Suite du parcours par ici :
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Une maison unique…
La maison Jacomet est emblématique de la maison bourgeoise à pan-de-bois et encorbellements, type de construction particulièrement en vogue au XVI° siècle. Elle en constitue l’unique exemple aujourd’hui à Prades : les autres ayant été détruites au gré des ans et au fil de la lente évolution architecturale du tissu urbain de la ville. Cette bâtisse emblématique de Prades tire son nom de son propriétaire, Denis Jacomet, qui fut maire de Prades. C’est le tout premier cadastre, dit « napoléonien », établi en 1823, qui en atteste. Même si l’on ne peut pas la dater de manière formelle, elle est déjà mentionnée sur un registre de 1504.
… qui a failli être détruite !
Quand, en 1999, la ville de Prades fit l’acquisition de la maison Jacomet – à l’époque dite « maison Jourda » – elle a pour projet de la détruire pour laisser place à un bâtiment moderne. Il s’en est fallu de peu. Heureusement, quelque esprit avisé a pressenti le potentiel de cette bâtisse passablement détériorée, qui ne semblait pas revêtir de grand intérêt. On a alors fait le choix de ne pas se cantonner à conserver les façades et l’on a entrepris de restaurer l’intégralité des éléments porteurs la constituant : planchers, poutres etc… Un chantier conséquent s’est alors mis en route. On a fait appel à tous les savoirs : chercheurs, archéologues, universitaires ont été sollicités. Mais aussi à tous les savoir-faire : de nombreux corps de métiers, dont beaucoup de membres des métiers d’art du Conflent, ont pu exprimer leurs compétences sur ce chantier de prestige qui a su redonner à cette maison son éclat d’antan.
Petit rappel d’architecture…
Une maison à pans de bois, ou maison à colombage est constituée de deux éléments principaux : une ossature de bois – la structure même de la maison – qui est constituée de poteaux et de sablières ; et le colombage, qui forme les murs et qui a un rôle de remplissage et de raidisseur. Le remplissage entre les bois est fait de briques (crues le plus souvent) ou de matériaux légers comme le torchis ou le plâtre.
Massivement employé durant l’époque médiévale française, l’encorbellement permet de réaliser plus facilement des voûtes et d’avancer chaque étage supérieur par rapport à l’étage inférieur. Ainsi, les maisons en encorbellement peuvent donner l’impression d’avancer sur la rue, car chaque étage est plus grand, d’où le terme de gradins utilisé également.
Vous pouvez retrouver ce type de construction sur une des façades qui jouxte le Café tout proche ainsi que dans le centre-ville de Vinça et de Perpignan, autour de la Loge de Mer.
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Le monument aux morts de la grande guerre (14-18) par Gustave Violet :
Dans un fronton de marbre rose de Villefranche de Conflent, une grande plaque en cuivre repoussé représente la vieille mère catalane dans ses voiles de deuil traditionnels. Elle pleure son fils disparu, comme les 95 morts, inscrits au bas du monument.
Le thème de la douleur, occasionnée par les désastres de la guerre, très travaillé par Gustave Violet, trouve certainement ici sa plus grande expression. Il choisit de ne pas utiliser la classique figuration du soldat, ce qui confère à son œuvre une dimension d’autant plus singulière et humaine à travers la douleur d’une mère qui a perdu son fils.
Gustave Violet naît à Thuir en 1873. Il perd son père, un des héritiers de l’empire Byrrh, alors qu’il n’a que 10 ans. C’est sa tante qui le recueille à Prades où il passe son enfance et son adolescence. Après de brillantes études d’architecture à Paris, il retourne dans la capitale du Conflent où il construit sa maison-atelier de Sant Martí, près du collège qui porte aujourd’hui son nom.
Non loin du monument aux morts, est enterrée une autre figure illustre de la Ville de Prades : Pompeu Fabra, le fameux linguiste catalan à l’origine du 1er dictionnaire de la langue catalane.
Le saviez-vous ? Ce monument est classé au titre de Monuments Historiques.
Les grands hommes de la Ville de Prades
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Levez les yeux !
Et découvrez l’une des spécificités de la ville de Prades : les enduits sculptés.
Dans les années 1920-1930, les artisans peintres et maçons de l’époque décident de créer « La solidarité Pradéenne », association qui a pour but d’embellir la ville.
Ce désir est né, avant tout, d’une amitié : celle de Gustave VIOLET (1873-1952) artiste issu de la famille bourgeoise qui possède les caves « Byrrh » de Thuir, et de Joachim EYT (1872-1948) peintre décorateur, fils d’un agriculteur de Prades.
Joachim EYT a grandi à la plaine Saint-Martin et lorsque Gustave VIOLET, de retour de Paris, y installe son atelier « Sant Martí », cet atelier devient le lieu de rencontres des artistes roussillonnais rencontrés à la capitale : MAILLOL, TERRUS… C’est tout naturellement qu’EYT se met à le fréquenter lui aussi et qu’une amitié commence à naître entre les 2 hommes. Elle leur fera même partager un voyage à Paris pour l’exposition universelle de 1900. A cette époque, l’Art nouveau est en vogue. Les façades de Prades semblent d’ailleurs témoigner du séjour d’EYT à Paris, d’où il aurait ramené le motif de la feuille de marronnier que l’on retrouve sur plusieurs frises de la ville.
En effet, Joachim EYT, artisan peintre a été l’un des promoteurs de cette technique décorative particulière, mais ce sont aussi des maçons tels qu’Isidore GOZE ou Antoine BLANC qui œuvrent à travers les quartiers bourgeois et populaires de la ville pour la réalisation et la diffusion de cette technique décorative. EYT se spécialise dans la décoration et ouvre un atelier de peinture en bâtiment au 17 rue Jean Jaurès.
Un point sur la technique
Il s’agit d’un mélange à base de sable fin et de chaux hydraulique*, appliqué à la truelle et moulé, ou sculpté, aussitôt en place dans l’enduit frais. La coloration est réalisée dans la foulée, sur l’enduit humide, selon la technique de la fresque dite « a fresco ».
A la base, les motifs décoratifs seront d’inspiration géométrique, et imiteront parfois la pierre taillée. Ensuite apparaîtra un répertoire naïf de motifs décoratifs végétaux, uniques ou répétitifs. Certaines façades se verront dotées de motifs personnalisés, évoquant le nom ou l’activité du propriétaire, comme la vigne par exemple ou un troupeau de vache pour un agriculteur. Le mouvement des enduits sculptés s’est prolongé jusque dans les années 40. Les styles décoratifs évolueront de l’Art nouveau à l’Art déco.
*La chaux est très utilisée dans la maçonnerie. Ce matériau ancien est plus que jamais à la mode dans la construction écologique. L’utilisation de la chaux hydraulique remonte depuis l’Antiquité. C’est une chaux naturelle, issue de la cuisson du calcaire et de l’argile. Comme son nom l’indique, la chaux hydraulique nécessite d’abord de l’eau pour sa prise, puis de l’air.
Maintenant tu sais, tu peux diffuser !!!